Nom et prénoms : Savannah Lola McCarthy.
Date et lieu de naissance : 16 mai 1987, à Londres (24 ans).
Lieu d'habitation : Londres, Angleterre.
Statut civil : Célibataire.
Orientation sexuelle : Hétérosexuelle.
Caractère : Maligne ; Curieuse ; Extravertie ; Bavarde ; Naturelle ; Tête en l'air ; Énergique ; Bordélique ; Agréable ; Entêtée ; Pétillante ; Gourmande ; Brillante ; Marrante ; Mystérieuse ; Lunatique.


La pièce était faiblement éclairée, assez pour me laisser entrevoir l'ombre de son corps étendu sur le lit. Ma respiration était lente, mes mouvements saccadés. Rapidement, je rassemblais mes affaires éparpillées aux quatre coins de la pièce et filait dans la salle de bain. Je me rhabillais, dans la précipitation la plus silencieuse qu'il m'eut été possible d'exercer, attachait mes cheveux en un chignon leste et passait un filet d'eau froide sur mon visage. La porte grinça. Ce couinement me semblait une éternité, mais l'homme ne bougea pas. J'attrapais mon sac, puis me baissa au sol ramasser un jean qui traînait. Je fouillais la première poche, puis la deuxième. Cent livres sterling, c'était tout ce qu'il avait. J'enfournais le tout dans mon sac, puis filait à toute vitesse dans l'aube grisonnante.

Lorsque tout à commencé, j'avais 17 ans. Histoire classique d'une fille issue d'un milieu bourgeois à qui l'on ne refuse rien, mais qui a tout de même réussi à foutre une partie de sa vie en l'air. Je me souviens vaguement de cette époque. Ma mère m'habillait de petites robes à fleurs, et lorsque mes cheveux n'étaient pas divisés en deux longues tresses blondes comme les blés, j'y glissais un serre-tête assorti. J'étais la perle de maman, la fille chérie à papa. J'étais le petit ange qui faisait oublier toutes les conneries du petit dernier de la famille, plus jeune d'un an que moi. J'ai véhiculé cette image de moi durant des années. Je disais oui à tout, j'acquiesçais, j'acceptais, je ne refusais jamais. Je faisais ce que l'on me disait de faire, un point c'est tout. Secrètement, j'admirais mon frère qui avait le culot de s'opposer à l'autorité parentale malgré les punitions, les réprimandes, les cris et les menaces. Et pourtant, même si on avait deux personnalités complètement différentes, on était très proches.

« Ca fait trois jours, Lola.
- Je sais.
- Mais alors t'attends quoi ? Qu'il te rappel ? Qu'il vienne te chercher en carrosse, sur son cheval blanc, juste en bas de la maison ?
- T'es vraiment con.
- Lola, il te rappellera pas ! Qu'est-ce que tu comprends pas là-dedans ? C'est qu'un abruti qui s'est probablement foutu de ta gueule et à qui t'as payé une place de ciné, merde ! Tu t'es faite avoir.
- T'as pas le droit de dire ça, t'en sais rien ! Tu le connais pas, il est pas comme ça. Il est pas comme les autres.
- Mais sors de ta petite bulle dorée ! Les mecs c'est tous les mêmes, crois-moi j'en sais quelque chose ! Et puis, tu devais pas être son style de fille. Lui, ça doit être le genre de mec à se taper des chaudasses, des filles qui ont de l'expérience, qui sortent et qui se lâchent ! Soyons réaliste, t'es rien de tout ça Lola. T'es sage, prude, coincée, introvertie, fleur bleue... Laisse-le tomber, ça vaudra mieux. »

Pour la première fois, je sentais ce discours me fouetter le visage avec une violence inouïe. J'avais toujours su que je n'étais pas le fille la plus extravertie que le monde ait connu, mais entendre cet enchaînement d'adjectifs péjoratifs à mon égard me donnait l'impression d'avoir foutu une belle partie de ma vie en l'air. De plus, l'indulgence dont mon frère faisait preuve à mon égard me laissait à voir que les gens autour de moi ne devaient pas en penser moindre chose. Je me souviens de cette conversation par coeur, comme si elle était encrée en moi. C'était comme si depuis le départ mon histoire avait été tapée, écrite et dactylographiée par quelqu'un d'autre et que, maintenant, je m'emparais de ma plus belle plume pour en écrire moi-même la suite.
Je fis tout d'abord une liste des choses qu'il fallait que je change et qu'il fallait que je fasse pour ne plus être celle que les gens avaient connus. Tout cela se fit progressivement, mais sûrement. Je voulais tester, découvrir, expérimenter, hasarder, tenter, essayer. J'avais un peu peur du résultat, mais rien ne pouvait être plus dévalorisant que cette Lolita coincée et moraliste que j'avais été. Dès lors je me mis à sortir, hésitante sur les prémices mais pleine d'assurance avec le temps. Je goûtais aux plaisirs que pouvaient procurer les addictifs, les différents alcools, les multiples tonalités musicales et leurs rythmes endiablés sur la piste. Les couleurs me brouillaient la vue, chaque soir de plus en plus. Et à mesure que j'avançais, mon passé disparaissait et l'ont assistait à le renaissance d'une nouvelle Lola. Euphorique. Je me sentais vivre, comme tout adolescent , comme tout jeune adulte rêvait de l'être.

Je me sentais rassurée de voir qu'au final on s'intéressait à moi, la petite blonde aux yeux clairs qui ne disait mot il y a quelques temps. Mais rapidement le situation devint hors de contrôle. Mes parents ne me reconnaissaient plus et leurs remarques quand à leur regrettée "Lolita" m'exaspéraient. La communication se fit de plus en plus dure, jusqu'à devenir inexistante. Mais le train était parti, j'avais embarqué, et je me sentais doucement coulé dans une spirale infernale où les barrières du vice s'étaient volatilisées.

Bonjour, ici le capitaine de ce bateau, mais vous pouvez m'appeler capitaine Valdore. Aujourd'hui est un grand jour, nous entamons une croisière à travers le monde et sans limitation de durée ! Voici ma première question, pourquoi avoir embarqué à bord de l'Aloa Liberta ?
il y a encore quelques semaines, je ne savais absolument pas que j'embarquerais à bord de l'Aloa Liberta. En fait, c'est une amie qui m'a proposé de venir avec elle, parce que ça avait l'air vraiment sympa et que c'était une expérience qu'on ne vivait pas deux fois dans sa vie. Au début je l'avoue, j'étais un peu sceptique. Beaucoup même. C'est pas tous les jours qu'ont vous demande de vous pointer sur un bateau à destination inconnue, sans limite de croisière. Très sincèrement, j'ai pensé refuser au début. Puis j'ai pensé aux retombées qu'il y aurait. De toute façon, ma vie pouvait difficilement être plus "monotone" qu'à Londres, alors j'ai finalement acceptée. Je ne regrette pas.

Quel pays aimeriez-vous visiter ? Et puis-je savoir pour quelles raisons ?
Il y en tellement ! A vrai dire, l'Australie est un pays qui m'a toujours attiré. Pourquoi ? Les stéréotypes, bien sûr. Le soleil, le surf, les vagues interminables et l'eau turquoise. Les kangourous, les koalas, l'esprit libéré et un temps soit peu hippie. Ils ont l'air vraiment cool les australiens ! Sinon j'aime aussi énormément les îles tropicales, les îles paradisiaques. Les Seychelles, Bahamas, Maldives, la Réunion, Martinique... En fait, j'aime toutes les destinations où il fait chaud et où la population est accueillante et te met directement en conscience. C'est vraiq ue ça change de la pluie britannique qu'on se farcie à longueur d'années au nord du globe..!

Si vous ne pouviez emmener qu'un seul objet sur une île déserte, lequel serait-il ?
Pour faire court, je dirais mon appareil photo. Enfin, soyons honnête : on se pose tous cette question, mais les chances que ça se produise vraiment sont minimes, infimes, voir inexistantes. Enfin c'est une bonne option, j'en garderais au moins des souvenirs. Si j'en sors vivante.

Maintenant, que je connais toutes les raisons qui vous ont poussé à embarquer sur l'Aloa Liberta, puis-je me permettre de vous poser quelques questions un peu plus, comment dire, personnelles ? Excusez ma curiosité mais je me dois de connaître chaque voyageur qui met le pied sur mon bateau. Votre soirée, vous la passez à jouer au casino, à danser à la discothèque ou non loin du bar ?
Un peu des trois. Je suis une sacrée flambeuse, j'aime également beaucoup faire la fête. Et puis le bar... C'est une toute autre histoire.

Un de vos buts principaux en venant ici, est-ce de faire de nouvelles rencontres, de trouver le grand amour ou d'ajouter de nouvelles conquêtes à votre liste ?
Le grand amour, ça n'existe pas. On aimerait y croire mais c'est des conneries. Les amis, ça pourrait être une option mais ajouter des conquêtes sur ma liste est encore plus intéressant.