Nom et prénom(s) : KOVALESKI Elena
Date et lieu de naissance : 4 avril 1986. (25 ans)
Lieu d'habitation : Moscou.
Statut civil : Célibataire.
Orientation sexuelle : Hétéro.
Caractère : Elena est quelqu’un de gentil, de doux. Un peu naïve de temps en temps, mais a les pieds sur terre. Elle est très loyale et soutient toutes les personnes qu’elles aiment un tant soit peu. Elle ne laissera personne dans la mouise si elle a une solution.
Mais elle est très impulsive donc peu s’énerver très très rapidement. Elle n’est pas rancunière, mais elle a une bonne mémoire.


« Raconte un peu ta vie, ça passera le temps. »
J’ouvre les yeux et dévisage le crétin fini assis en face de moi. Je soutiens son regard et en quelques secondes ses yeux fuient mon regard et tombent sur ses baskets démodés. Comme si ma vie était un magazine qu’on feuillette, connard. Je regarde l’heure et ça fait exactement quarante huit minutes que je suis coincée stupidement avec ce voisin stupide dans un ascenseur stupide avec cette chaleur stupide qui me donne chaud comme jamais.
J’enlève mes talons compensés noirs et les pose sous ma tête en m’allongeant. Je sors une clope de mon sac et l’allume. Certaine que l’abrutit va dire quelque chose, je ferme les yeux en attendant qu’il se plaigne.
« Ouf ! Ca fait depuis tout à l’heure que je meurs d’envie de m’en griller une. Et Dieu merci tu fumes. J’imagine même pas (enfin si mais...) si j’étais tombée sur une hystérique anti-tabac. »
Je le regarde dans les yeux. Premièrement, il devient tout de suite moins chiant avec sa clope au bec, et deuxièmement : il parle vraiment trop.
« Tu t’appelles comment ? » lui demande-je en crachant ma fumée.
« Edouard. Mais appelle moi Ed, c’est... Moins vieillot. »
« Compris, Ed. »
Bizarrement je souris.
On est resté coincé ici six bonnes heures. J’ai eu le temps de lui raconter pratiquement toute ma vie. Oui je sais, je change d’avis comme de chemises mais au fond, il est adorable ce garçon. Il a peut-être six ans de moins que moi, mais il est mature pour son âge ce gamin !
Dans tous les cas, il me connait comme sa poche. Et vous... Vous me connaissez ?

Je suis née un quatre avril. C’est tout ce que je me rappelle de moi bébé. Une date. Une foutue date. J’avais trouvé quelques photos de moi à cet âge mais rien de plus. Ma mère n’a pas eu le temps de me parler de moi à la maternité car cette pauvre femme m’a lâché dans un orphelinat à Moscou. Ah oui, je sais aussi que je suis née en Russie.
Cette interrogation sur toute mon enfance me tue. J’aurais voulu être comme les autres gamines ! Jouer aux poupées dans une maison magnifique, avoir des repas dominicaux de dingues, pouvoir avoir un chien et lui courir après dans un champ de fleur. Enfin... Plein de trucs stupides ! Mais dans un orphelinat, c’est pas super rigolo. J’espère ne jamais envoyer un gamin là-bas, je prie Dieu pour ne pas que ça m’arrive.
Donc j’ai sauté toute mon enfance, et j’ai raconté à mon voisin mon adolescence.
J’étais pas une gamine turbulente. On m’avait adopté vers mes dix ans. Des américains. J’avais parcouru la moitié de la planète pour atterrir à Los Angeles. J’ai du apprendre l’américain en deux mois. Les deux seuls mois de vacances accordés durant l’été. Mais j’avais travaillé, et j’avais appris l’américain. Pour ce qui est des cours, j’étais un peu à la ramasse pour mon entrée au collège, mais j’en suis pas morte.
Je n’ai pas grand-chose à raconter de ma vie. Elle n’est pas très palpitante en y réfléchissant.
J’ai fais des études en astronomie car j’étais pas assez sociale pour avoir des amis. Qui dit sans amis, dit s’ennuyer, et qui dit s’ennuyer, dit travailler. Voilà où j’en suis : je travaille à la NASA. Oh, rien d’aussi exceptionnel que ces mecs qui marchent sur la Lune. Juste quelques calculs de trajectoires ou autre. Pour les études que j’ai fais, c’est carrément bien payé et plutôt simple. Je ne me plains de rien de ce côté.
Mais question cœur... Quelle horreur. Le vide, le néant intersidéral depuis que j’ai divorcé il y a deux ans.
Tout allait bien. Trop bien. C’était la routine. Une bonne routine chiante qui te pourrit la vie. Une belle maison, un chien, une piscine mais la même routine. Métro, boulot, dodo. J’avais vite compris qu’on n’irait pas loin. Et lui aussi. Au final, on s’est quitté. Puis divorcé. Et plus jamais on s’est reparlé ou même revu. Il me manque un peu, mais bon, je me dis que c’est mieux comme ça.
Par contre, je n’arrive plus à aller plus loin que le numéro de téléphone écrit sur la main dans un bar branché. Je bloque. A savoir pourquoi (même si j’en ai une vague idée).

Ma vie, c’est ça. A la fin, mon voisin me regardait, comme s’il en demandait plus. Mais quand il comprit que c’était tout, il prit une mine déçue et contempla la petite aiguille de sa montre. Mais au bout de quelques minutes il voulut en savoir plus sur mon ex-mari et moi.

Je lui ai raconté que nous nous étions rencontré dans un festival de musique à Nashville. Soit pas du tout à côté de Los Angeles, mais j’avais eu la chance qu’il eu habité dans la banlieue. Il avait renversé sa chope de bière sur ma robe blanche en coton. J’avais encore les cheveux bruns et je vous dis pas dans l’état qu’ils étaient ! Je ressemblais à un savant fou qui avait foutu ses doigts, non, son bras ! dans la prise d’un réacteur nucléaire. En gros : ils étaient extrêmement bouclés et je ne ressemblais à rien. Ça aurait du le faire fuir, le faire courir à quarante kilomètres à l’ouest, mais au final, on s’est rappelé.
Puis petit à petit on s’est rapproché. Au début, j’y croyais pas trop. Je ne croyais pas qu’un brun aux yeux verts foncés pouvait « aimer » une brune-blonde aux cheveux de Frankenstein. Mais au bout d’un moment, j’ai fini par croire.
On rigolait bien. Tellement qu’on était plus meilleurs amis qu’autre chose. On faisait les quatre cents coups alors qu’on aurait du diner aux chandelles dans un restaurant cool de Los Angeles où la soupe serait servit sur des plateaux en or. Au final, il a fait le premier pas. Jamais je ne l’aurais fais, certainement pas. J’étais bien trop timide. Pourtant, au fil des années (je suis restée mariée quatre ans), j’ai appris à me libérer. Je pourrais dire qu’il m’a transformé... Qu’est ce que c’est niais de dire ça mais bon sang que c’est vrai !
Au fond, je l’ai vraiment bien aimé. Ça c’est plutôt mal terminé, mais c’est une période qui fut vraiment agréable. Comme une glace quand il fait chaud, ou un manteau quand il fait froid. Dans ce genre là. Réconfortant.

Avant d'embarquer sur son bateau, le capitaine aimerait vous poser quelques questions sur votre venue et vous connaitre un peu plus. Les premières questions posées sont bien sûr à rédiger, quant aux suivantes, vous pouvez répondre directement.

Bonjour, ici le capitaine de ce bateau, mais vous pouvez m'appeler capitaine Valdore. Aujourd'hui est un grand jour, nous entamons une croisière à travers le monde et sans limitation de durée ! Voici ma première question, pourquoi avoir embarqué à bord de l'Aloa Liberta ?
Pourquoi je suis là... ? Bon dieu, je ne le sais même pas ! Sur un coup de tête j’imagine. Mais je suis bien contente d’avoir eu cette initiative car j’ai bien l’impression que je vais profiter de cette croisière.

Quel pays aimeriez-vous visiter ? Et puis-je savoir pour quelles raisons ?
Je crois que ce serait la Russie car même si c’est mon pays natal, je ne connais rien à part les paysages de cartes postales.

Si vous ne pouvez emmener qu'un seul objet sur une île déserte, lequel serait-il ?
Une putain de bouteille de Rhum pour se bourrer la gueule rien qu'une dernière fois.

Maintenant, que je connais toutes les raisons qui vous ont poussés à embarquer sur l'Aloa Liberta, puis-je me permettre de vous poser quelques questions un peu plus.. comment dire, personnelles ? Excusez ma curiosité mais je me dois de connaître chaque voyageur qui met le pied sur mon bateau. Votre soirée, vous la passez à jouer au casino, à danser à la discothèque ou non loin du bar ?
Les trois? Car bon, si je gagne le pactole au casino à une table de Black Jack, autant payer une tournée à des inconnus dans le bar du bateau et finir la soirée à la discothèque, non?

Un de vos buts principaux en venant ici, est-ce de faire de nouvelles rencontres, de trouver le grand amour ou d'ajouter de nouvelles conquêtes à votre liste ?
Je ne cherche personne car je n'ai besoin de personne, mais qui refuserait quelques amis en plus?